4ème de couverture

Chloé et Constance sont bonnes copines, bien qu’elles n’aient en commun que leurs vies sentimentales catastrophiques. Chloé écume les boîtes de nuit et enchaîne les histoires d’un soir, Constance, éternelle romantique et perpétuelle célibataire, lit Jane Austen en attendant que le Prince Charmant ne tombe du ciel. Mais rien ne tombe du ciel, si ce n’est les tuiles, et les deux jeunes femmes décident de prendre leur vie en main en concluant un pacte. Chloé, Parisienne jusqu’au bout des ongles, devra s’exiler avec ses talons aiguilles en pleine campagne avec interdiction d’approcher un homme pendant six mois. Constance s’engagera à coucher le premier soir avec un parfait inconnu. Des vignobles du Sauternais à Londres en passant par Paris, cet étrange pacte entraînera les deux amies bien plus loin que prévu…

Mon avis

Photo par Johny Goerend sur Unsplash

J’ai découvert Marie Vareille avec les recueils de nouvelles de Noël de la #TeamRomCom, « Y aura-t-il trop de neige à Noël » (2018), « Noël et préjugés » (2019), « Noël actually » (2020) et « Petits réveillons entre amis » (2021), regroupant toutes les nouvelles déjà éditées ainsi qu’une inédite de Tonie Béhar.

Les nouvelles sont un peu hétéroclites (au niveau de l’intérêt des histoires), d’ailleurs dans Noël Actually, l’une d’elles m’avait carrément déplu (et en fouillant sur internet, je ne suis pas la seule…). Mais celles de Marie Vareille et quelques autres valent vraiment le détour, et m’ont permis de découvrir de nouvelles auteures.

Lire aussi ma chronique des recueils de nouvelles de la #TeamRomCom

Déjà, et il faut le souligner parce que ce n’est pas toujours le cas dans les rom com, son écriture est très jolie, travaillée, très agréable à lire.

La construction du livre est originale : un récit direct de Chloé et au chapitre suivant, on plonge dans le journal de Constance. Même si j’étais parfois un tout petit peu paumée, et plus trop sûre d’où on en était, j’ai bien aimé avoir ces 2 points de vue, et j’aime beaucoup ce principe (que j’ai adopté pour « Mariage et remue-ménage dans les Cotswolds », avec chaque chapitre du point de vue soit de Matt, soit de Jenn.)

Est-ce que ce livre est vraiment une comédie romantique ? Pour moi oui, Marie Vareille nous raconte bien des histoires d’amour, la majorité du temps sur le ton de l’humour, genre dans lequel elle excelle. J’ai tellement éclaté de rire en lisant certaines répliques hilarantes, que je les ai surlignées sur mon ebook, pour les relire ou les lire à mes copines, pour leur donner envie de se plonger dans ce roman. Nous avons donc bien le combo gagnant, amour + humour.

Dès sa bio, en début de roman, le ton est d’ailleurs donné :

« Marie Vareille croule sous les problèmes existentiels avec notamment une tendance à prendre les Mojitos pour des menthes à l’eau et une carte bleue hors de tout contrôle… Seul remède à ses déboires : s’inventer des histoires. Dans la vraie vie, elle travaille dans la communication sur Internet. Je peux très bien me passer de toi est son deuxième roman. »

Quelques extraits que j’adore (elle manie les images avec brio !) :

« J’avais autant envie de me rhabiller et de ressortir sous la bruine glacée que de participer à une séance de Body Attack niveau expert au club de sport en bas de chez moi. »

« Exactement ce dont j’ai besoin. Me faire draguer par un local en utilitaire Renault qui vient de me bousiller une paire de pompes à deux cents balles. »

« N’importe quelle fille qui a plus de 78 de QI verrait qu’il n’a qu’un objectif, et ce n’est clairement pas d’avoir son opinion sur la Constitution européenne. »

« En conséquence de quoi, je me suis étalée sur la moquette violette avec l’élégance d’un éléphant de mer à son premier cours de danse classique, le regard au niveau de deux grands pieds nus et poilus. »

Et ce genre de situation :

« J’ai pensé : au secours ! au secours ! au secours !

J’ai dit :

— Ok. »

C’est tellement réaliste, on a toutes fait ça à un moment donné !

Et la cerise sur le cupcake : c’est une rom com comme je les aime, avec autre chose qu’une simple histoire d’amour feelgood et des héroïnes pleines d’humour. Dans « Je peux très bien me passer de toi », comme dans les histoires de Marie en général, on ne fait pas que rigoler : on retrouve toujours beaucoup d’émotion. Elle nous parle avec ce petit supplément d’âme, elle nous partage à travers ces 2 héroïnes ses interrogations sur l’amour, les ruptures, la solitude, ce qui nous fait forcément réfléchir à notre propre situation amoureuse, qu’on soit en couple ou non.

« C’est dangereux la solitude, il faut savoir dépendre des autres, avoir besoin d’eux, c’est ça qui rend heureux. »

« Tu vois, moi, je veux ça. Je veux que la vraie vie soit comme dans les romans. Je ne veux pas d’un couple au rabais, où on est d’accord pour se tromper de temps en temps, parce qu’on ne s’aime pas assez, je ne veux pas être un choix par défaut, ni un choix raisonnable, je veux être tout, pour toujours, je veux ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants jusqu’à la fin des temps. Et tant pis pour les cyniques, les désabusés et les rabat-joie. »

Le fait d’avoir 2 héroïnes si différentes permet de s’identifier à l’une ou à l’autre, mais aussi de réfléchir à leur situation amoureuse, par rapport à la nôtre : plutôt volage qui ne veut pas s’engager, comme Chloé, ou n’osant pas y aller, et passant peut-être à côté de belles histoires, comme Constance ?

Marie Vareille distille également ici et là des références par rapport à sa passion de la lecture, et j’adore cette idée ! Ça permet une vraie connexion entre elle et nous, on se dit qu’elle est comme nous et qu’elle nous comprend !

« Elle sursaute, lève la tête, les yeux perdus comme si elle ne savait plus très bien où elle était. Je connais ce visage, c’est le visage du lecteur qui n’a pas envie d’être dérangé. »

« Un moment parfait. Je n’aurais pas imaginé mieux, même dans un livre. »

Et le petit truc en plus qui m’a parlé : le fait que Chloé soit forcée par Constance à écrire le livre qui lui trotte dans la tête. Vu que je suis auteure moi-même, j’avais hâte de voir Chloé se débattre avec l’écriture…

Et puis j’ai aussi adoré qu’une partie de cette rom com se déroule dans les vignobles du Bordelais : on sort un peu de la capitale, on en apprend un peu sur le métier, on rêve devant les paysages… Cela participe beaucoup à rendre l’atmosphère douce du roman.

Parfois, j’avais même l’impression qu’elle me parlait directement. Par exemple, je lis cette phrase :

« Je ne suis pas écrivain, je suis un imposteur. »

Et là je me dis, elle parle d’une fille, elle ne devrait pas écrire « imposteur » au féminin ? Mais comment on dit, imposteur au féminin ? Impostrice ?! Ça fait un peu « factrice » ! Et là je lis la phrase suivante de Marie Vareille :

« La preuve en est que je ne sais même pas si imposteur se décline au féminin. »

En bref, de la rom com de qualité !

C’est une auteure qu’on a envie de suivre, j’avais déjà adoré le premier roman que j’ai lu d’elle, « La vie rêvée des chaussettes orphelines » (avec un titre pareil, on ne peut qu’être intriguée !). Elle y emploie le même mécanisme de deux personnages principaux, l’une sous forme directe, l’autre avec des pages de son journal. Et l’histoire est très originale.

Et j’ai déjà dans ma PAL plusieurs de ses autres livres, en particulier l’un des derniers au merveilleux titre, « Ainsi gèlent les bulles de savon ».

Tu peux aussi commencer par « Chloé, Constance et Jane Austen », préquel très court (13 pages) et gratuit de « Je peux très bien me passer de toi », qui en dit un peu plus sur les 2 héroïnes.

 

Et sinon sur son compte Instagram, Marie Vareille discute tous les mardis avec des auteurs, et même des autoédités ! Et elle a aussi un super compte Youtube, Marie lit en pyjama, où elle parle de ses lectures et de ses propres romans. Et tout ça est très chouette !

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Tu n’auras aucun frais en plus de ton côté, et je ne te parle que de livres que j’ai lus et qui vont te plaire !